Informations sur la mission

Bénévoles en podiatrie : Dr Thanh Liem Nguyen, podiatre-chef de projet, Austin Lee & Paryse Mayhew (étudiants 4e année du Doctorat en médecine podiatrique à l’UQTR) et Réal Mainville

Partenaires de mission : Dr Claude Leduc de Dentistes du monde et son équipe de bénévoles

Lieu de mission : Sibana, Guatemala

Dates de travail : 20 au 24 mai 2019

Donateurs: Action O & P, Ansell, Clinique podiatrique Berri, Clinique podiatrique Cadillac, Club Rotary Montréal, Collaboration santé internationale, Darco International, Fondation Coup de Cœur, Fondation Louise Grenier, Laboratoire Ortholab, Pharmacie Brunet Thai Lam, Donateurs privés.

Avant-propos : Nous tenons à remercier Dr Claude Leduc (Dentistes du Monde) de nous avoir invités à nous joindre à son équipe pour effectuer cette mission conjointe Podiatres-dentistes et médecin. Nous remercions également nos commanditaires car sans leur générosité, cette mission n’aurait pas eu lieu.

Pour le fonctionnement, il est aussi important de mentionner que nos ressources financières étant limitées, les valises de médicaments offertes ne contenaient pas suffisamment de médicaments en crème (antibiotiques, antifongiques et cortisone) pour répondre à la demande pressante de la population locale.

Nombre de patients traités

140 patients ont été vus et traités par nos bénévoles dont 36 sont des hommes et 104 sont des femmes.

Nombre de patients traités - Sibana Guatemala (2019)

Répartition des patients traités selon les groupes d’âge

Sur les 140 patients, 22 ont entre 1 et 20 ans, 59 ont de 21 à 40 ans, 42 ont de 41 à 60 ans, 16 ont de 61 à 80 ans, 1 a plus de 81 ans.

Répartition des patients traités selon les groupes d’âge - Sibana Guatemala 2019

Les problèmes de santé les plus fréquemment rencontrés

De tous les problèmes de santé traités, 6 personnes ont des problèmes vasculaires (insuffisance artérielle, veineuse et lymphatique ainsi que syndrome de Raynaud), 39 personnes ont des problèmes dermatologiques (cors, eczéma, psoriasis et verrues), 78 ont des problèmes biomécaniques (pieds plats, HAV, orteils marteaux), 1 personne a des plaies diabétiques avec cellulite, 36 personnes ont des ongles incarnés, 39 personnes ont des fasciites ou des tendinites ou névrome de Morton et 26 ont d’autres problèmes (sciatalgie, hallux limitus, syndrome fémoropatellaire, etc.)

Traitements

Les différents traitements ont été offerts gratuitement aux patients traités. Outre la dispensation des anti-inflammatoires (Célébrex, Ibuprofen, Naproxen), des crèmes antifongiques et des crèmes de cortisone, nous avons offert à 102 patients des semelles (des supports d’arche) pour soulager les maux. De plus, nous avons fait 62 chirurgies pour les ongles incarnés : ce qui est tout à fait exceptionnel.

Les problèmes de santé les plus fréquemment rencontrés - Sibana Guatemala (2019)

Traitements

Les différents traitements ont été offerts gratuitement aux patients traités. Outre la dispensation des anti-inflammatoires (Célébrex, Ibuprofen, Naproxen), des crèmes antifongiques et des crèmes de cortisone, nous avons offert à 102 patients des semelles (des supports d’arche) pour soulager les maux. De plus, nous avons fait 62 chirurgies pour les ongles incarnés : ce qui est tout à fait exceptionnel.

Description des lieux de la mission

Arrivés à l’aéroport de Guatemala City en début de soirée après un vol, nous sommes heureux de remarquer le sourire d’Isabel, la responsable de l’OSBL sur place, qui s’empresse de réserver un taxi pour notre première étape: Antigua.

Il fait déjà sombre lorsque la voiture, plutôt piteuse, s’engage sur des routes relativement en bon état, mais encombrées et mal éclairées.  Il est près de 22 heures lorsque nous rejoignons les deux étudiants et la cohorte (14) des dentistes arrivés en après-midi. Poignées de mains, embrassades et hop, vite au lit!

Notre départ vers Sibana, le lieu de notre mission en terre maya, est prévu à 8 heures. Escorté par un véhicule bien visible de la police touristique, notre car part à l’heure et nous parcourons de belles routes avec des paysages à couper le souffle, parsemés de montagnes où de nombreux volcans s’activent. En fait, nous sommes entourés de volcans!

Nous traversons des champs de culture de fruits divers, ainsi que des forêts d’arbres à caoutchouc. Beau et intéressant. Nous voilà maintenant rendus dans une zone fortement dévastée par le volcan Fuego qui a fait irruption l’année dernière. Et il crache encore une fumée brunâtre… Village enseveli, centaines de morts, désolation… Un avant-goût de la misère du peuple dans l’arrière-pays où nous nous dirigeons.

Bizarrerie: tout le long du chemin, nous voyons de très nombreux « Auto-Hotel » où les passants sont invités à entrer directement en voiture dans des garages en passant sur des terrains clôturés pour se rendre directement à leur chambre sise à l’étage… Ni vu ni connu, rapide et efficace. Cocasse!

14 heures: arrivée à notre lieu d’hébergement, fort correct incidemment. Nous revoyons Isabel entourée de deux cuisinières qui nous servent rapidement un délicieux repas avant de repartir immédiatement vers l’école locale, le lieu de notre mission, afin d’y installer nos pénates de façon à faire face à la musique tôt le lendemain matin.

Lever: 6 heures; petit-déjeuner communautaire: 7 heures; départ en autobus scolaire pas très jeune et puant le vieux diesel: 8 heures. Arrivée à 8:15 et surprise! une très longue file de gens attendent bien sagement à l’extérieur de l’école. Foule bigarrée et bien mise pour la circonstance, leur regard est interrogateur, nous leur sourions et un lien s’établit.

Bâtiment plutôt mal équipé mais propre, le lieu sert d’école primaire, très animé le matin, et d’école secondaire, à peu près désert en après-midi, lorsque des pluies torrentielles s’abattent pendant des heures sur ces pauvres installations: c’est le début de la saison des pluies au Guatemala… Le fracas des trombes sur les toits de tôle est remarquable et nous comprenons vite qu’il est impossible d’enseigner dans ces conditions, d’où l’absence des élèves… Mais les patients eux sont au rendez-vous chaque jour par centaines. Cela durera 4,5 jours pour une expérience humaine infiniment merveilleuse et enrichissante auprès de ces gens fort démunis, mais fiers, durs à leur corps, courageux, amicaux et reconnaissants.

À bientôt le Guatemala!

Témoignages des participants

Premier témoignage : Paryse Mayhew, étudiante en podiatrie à l’UQTR

En mai 2019, j’ai eu la chance de participer à ma première mission humanitaire au Guatemala. J’ai eu l’opportunité de collaborer avec différentes organisations dont Podiatres sans Frontières, Dentistes du monde Guatemala, Solidarité Montérégie Amérique Centrale et l’Asociación de desarrollo integral. En tant que future podiatre, cette expérience a été très enrichissante pour moi autant professionnellement que personnellement. Je suis très contente d’avoir participé à la mission.

D’abord, au niveau professionnel, j’ai eu la chance d’approfondir mes connaissances dans plusieurs domaines podiatriques tels que la chirurgie, la dermatologie et la biomécanique. Lors de mon parcours à la clinique universitaire, j’ai eu la chance d’effectuer seulement deux matrixectomies, alors que j’en ai fait plus d’une douzaine en mission. Également, j’ai eu la possibilité d’observer des cas, notamment dermatologiques, que nous voyons peu dans un contexte québécois. Ainsi, sous la supervision de Dr. Nguyen, j’ai eu la chance d’acquérir des nouveaux outils pouvant m’aider à m’améliorer et développer ma confiance dans le domaine podiatrique. Également, j’ai appris comment me débrouiller avec peu, puisqu’en mission, nous n’avons malheureusement pas accès au même matériel qu’en clinique privée. Ensuite, lors de cette mission, nous avons collaboré avec différents professionnels de la santé comme des dentistes, une infirmière et un médecin. L’expérience d’interdisciplinarité était très intéressante, car nous avons fait beaucoup d’échanges de connaissances professionnelles. Je crois que j’ai pu mieux faire connaître le métier de podiatre et moi-même, je serais davantage en mesure de référer mes futurs patients à ses différents professionnels grâce aux notions apprises.

D’une seconde part, le fait de participer à une mission humanitaire a permis d’ouvrir mes yeux sur le monde. Avec les services de santé offerts au Québec, il est souvent facile d’oublier la chance que nous avons. Au Guatemala, les gens n’ont pas accès aux mêmes services d’éducation, de santé et surtout d’hygiène. Ainsi cette mission m’a fait réfléchir à la chance que j’avais et à l’importance de mon rôle en tant que podiatre. J’ai reçu beaucoup de remerciement de la part des patients, donc j’ai l’impression que notre présence a été très appréciée.

Pour conclure, je dirais que cette mission a été une réussite. J’aimerais remercier les organisateurs, car l’organisation était impeccable. Nous n’avons manqué de rien et tout était sécuritaire. Je vais recommander à mes collègues de participer à des futures missions avec Podiatres sans frontières, car je crois que c’est une expérience à ne pas manquer.  Merci encore,

Deuxième témoignage : Austin Lee, étudiant en podiatrie à l’UQTR

Ce fut un honneur et un privilège de me joindre aux Podiatres sans frontières lors de leur mission au Guatemala, en association avec Dentistes du monde Guatémala, Solidarité Montéregie Amérique Centrale et Asociación de desarrollo integral. J’ai pu non seulement améliorer mes compétences en matrixectomie, en biomécanique, en dermatologie et en podopédiatrie, mais j’ai également pu apprécier le travail interdisciplinaire. En effet, en travaillant avec mes collègues dentistes et médecins, j’ai pu admirer et valoriser leur contribution au sein d’une équipe interprofessionnelle. Nous sommes chanceux de vivre dans un pays qui peut nous offrir de l’eau potable, de l’éducation et des soins de santé.

Au Guatemala, les conditions de vie sont ardues. Lorsque la nourriture et l’eau potable ne sont pas accessibles à tous, l’éducation et les soins de santé sont considérés comme des luxes que seulement certains peuvent se permettre. Certains enfants ne reçoivent pas un calendrier de vaccination adéquat, certains ne possèdent pas de brosse à dents, d’autres n’ont pas accès à des chaussures.

J’invite donc mes collègues podiatres, médecins, dentistes, infirmières, chiropraticiens, professionnels de la santé à faire don de leur temps, de leurs connaissances et de leur expertise pour aider les personnes dans le besoin à participer à des missions de santé. En plus, je les invite à se rappeler les raisons qui les ont menés à devenir des professionnels de la santé.